Icône La Trinité / arch.

Mironton, mironton, mirontaine

L’abbé François-Xavier Gindrat a publié un billet dominical dans le Journal du Jura des 11 et 12 juin, dimanche de la Sainte Trinité.

L’abbé François-Xavier Gindrat a publié un billet dominical dans le Journal du Jura des 11 et 12 juin, dimanche de la Sainte Trinité.

La première fois que j’ai entendu parler de la Trinité, je devais certainement être à l’école enfantine, lorsque nous chantions à tue-tête les exploits de Malbrough : il reviendra z’à Pâques, ou à la Trinité !
Comme nous aimerions que tous les soldats combattants aujourd’hui rentrent chez eux sans connaître le même sort cruel que le héros de cette chanson bien connue !

La Trinité, c’est l’affirmation de foi, basée notamment sur les derniers versets de l’Evangile selon saint Matthieu, que Dieu unique est Père, et Fils et Saint-Esprit. Si ces mots rythment nos liturgies, mettons-nous à l’écoute du père Maurice Zundel, immense théologien et auteur spirituel natif de Neuchâtel. Il nous fait entrer dans le mystère de Dieu et le mystère de l’humanité :

« Le Père n’est qu’un regard vers le Fils, le Fils n’est qu’un regard vers le Père, et l’Esprit Saint n’est qu’une respiration d’amour vers le Père et le Fils. La Trinité, cela veut dire que l’amour de Dieu n’est pas quelqu’un qui se regarde et tourne autour de soi-même, qui se gargarise de lui-même, mais au contraire quelqu’un qui se donne. Cela veut dire que Dieu n’est pas solitaire, qu’il ne fait pas face à un visage avec lequel il se répéterait dans un épouvantable narcissisme. Dieu est une communion, une respiration d’amour, un dépouillement, une enfance éternelle, une naissance inépuisable, une nouveauté qui jaillit sans cesse, enfin une pauvreté indépassable.
Dieu est Dieu parce qu’il se communique. Jésus, en nous révélant la Trinité, nous a délivrés de Dieu, de ce cauchemar, de ce Dieu extérieur, de ce Dieu propriétaire, de ce Dieu limite, de ce Dieu menace. Il nous a délivrés de nous-mêmes. Nous entrons avec la Trinité dans ce monde de la relation. Ne rapetissons pas la vie, ne pensons pas à dire nos limites. Jésus est venu nous révéler les dimensions de notre humanité. Ce renversement total des perspectives, cet ennoblissement de l’homme qui devient partenaire à égalité d’un Dieu qui est tout amour, d’un Dieu sans défense, désarmé, qui a absolument besoin de nous, c’est cela le christianisme. »

(cf. Maurice Zundel, Je ne crois pas en Dieu, je le vis. Le Passeur, 2017, pp. 150-159)

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