Sainte Thérèse de Lisieux

Là est la Croix, là est le Ciel !

En octobre, l'Eglise fête sainte Thérèse de Lisieux (1er) et sainte Thérèse d'Avila (15). L'occasion de mettre en évidence le lien entre amour et souffrance.

En octobre, l'Eglise fête sainte Thérèse de Lisieux (1er) et sainte Thérèse d'Avila (15). L'occasion de mettre en évidence le lien entre amour et souffrance.

Certains thèmes sont atemporels. Ainsi en va-t-il de l’amour et de la souffrance, abordés au printemps dernier au Centre Saint-François de Delémont, lors d’une journée animée par le théologien en pastorale Cyprien Mbassi.
Ce mois d’octobre, qui nous tend les bras, a des couleurs carmélitaines. Le 1er octobre, nous fêterons sainte Thérèse de Lisieux, également appelée Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face ou encore, affectueusement, la Petite Thérèse (1873-1897). Et le 15 octobre, ce sera d’une autre Thérèse dont l’Eglise fera mémoire : sainte Thérèse d’Avila (1515-1582). Deux personnalités à la spiritualité bien trempée ; toutes deux carmélites, proclamées saintes et docteurs de l’Eglise. Deux femmes bien différentes. Mais d’exception.

Revenons à Thérèse. La Petite

« Quand elle vous tient, elle ne vous lâche plus ! » s’est exclamé Cyprien Mbassi en guise de préambule. Avec elle, l’amour et la sainteté sont entrés dans la vie ordinaire. Fondement de la foi chrétienne, l’amour est appelé à se vivre… à la manière de Dieu ! « Lui, Il aime d’une manière inconditionnelle. Nous, par contre, nous sommes limités. Il y a nos blessures. On en attend réparation. Idéalistes, possessifs, nous avons des attentes démesurées. Comme nous peinons à accueillir les différences ! Et l’amour absolu, auquel nous aspirons, n’est pas de ce monde… »

Et si nous commencions déjà par nous accueillir nous-mêmes, comme nous sommes ? Imparfaits, mais perfectibles. Aimés à la folie, au cœur de notre être, par ce Dieu qui est, qui était et qui vient. Conscients alors d’une telle démesure d’Amour en nous, nous pourrons peut-être, malgré notre petitesse, nous mettre à aimer mieux, à notre tour. C’est la démarche spirituelle de Thérèse. Se dépouiller progressivement de soi, mourir peu à peu à ce qui n’est pas Dieu : là est la Croix, là est le Ciel !

« C’est regarder la Croix comme un trésor ! (…) Mais exilée je veux dans la souffrance vivre d’Amour. » (Extrait de Vivre d’amour)

Masochiste, Thérèse ? Non, ce n’est pas la souffrance que recherche la sainte. C’est l’Amour ! Et l’un ne va pas sans l’autre. Le chemin vers le Ciel passe par le renoncement et au travers d’un enchevêtrement de croix quotidiennes. On ne peut pas aimer sans souffrir. On ne souffre pas en vain quand on aime. Tout cela nous travaille, nous cisèle, nous épure, nous grandit.  La douleur finit par ressembler à la joie, la vraie, et la vie à la Vie. Le jour serait-il, sans la nuit ? Et que serait la porte étroite, exigeante, sans l’immense envergure de la Lumière ?

Christiane Elmer

Ce site web utilise des cookies. Par la navigation que vous y poursuivez, vous en acceptez l'utilisation et donnez votre consentement avec notre politique de protection des données.